Le budget de « l'espoir retrouvé »
Le ministre des Finances, Carlos Leitao, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Photo : La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre des finances du Québec, Carlos Leitao, a déposé comme prévu un troisième budget équilibré.
Une analyse de Martine Biron
Le gouvernement de Philippe Couillard fait de l'éducation sa priorité. Il a décidé, comme promis, d'investir de façon importante dans le secteur de l'éducation. C'est le budget « de l'espoir retrouvé », a déclaré le ministre des Finances dès le début de son discours à l'Assemblée nationale. Une façon détournée d'admettre que les contribuables ont peut-être frôlé le désespoir.
C'est un classique en deuxième partie de mandat que de préparer la voie au rendez-vous électoral. C'est encore plus vrai maintenant que les élections sont à date fixe, ce qui permet au gouvernement de planifier, de peaufiner sa stratégie.
Ce budget sera sans doute reçu comme une bouffée d'air frais en raison du changement de ton. Il réinvestit dans les grandes missions de l'État, l'éducation et la santé.
Les augmentations des dépenses frôlent les 4 % après des années très difficiles, où la croissance des dépenses était limitée entre 1 % et 2 %. Les compressions dans le secteur de l'éducation ont été particulièrement douloureuses et des parents ont même pris la rue pour manifester leur mécontentement.
Québec fera un effort pour que des résultats tangibles soient rapidement visibles sur le terrain. Le budget Leitao promet l'embauche de 1500 personnes, professeurs ou spécialistes, dans les écoles du Québec d'ici septembre.
Le défi sera certainement important alors qu'on apprenait la semaine dernière que la Commission scolaire de Montréal peinait à pourvoir 800 postes de professeurs. En santé, le gouvernement blâme le fédéral d'avoir limité l'augmentation des transferts. Conséquence : Québec maintient à peine le paquebot à flot.
Surplus faramineux
Ce que l'on retient de ce budget, c'est que les surplus sont énormes et que c'est le service de la dette qui en profite. Les contribuables bénéficieront d'une petite baisse d'impôt l'année prochaine et de l'abolition rétroactive de la taxe santé.
Le ministre Leitao se défend d'être opportuniste et d'avoir des visées électoralistes. Il affirme que son budget est prudent et qu'il s'assure de maintenir l'équilibre budgétaire.
Mais les partis d'opposition posent la question : les compressions imposées par le gouvernement ont elles été plus importantes que le réinvestissement annoncé dans le budget 2017-2018?
La réponse viendra probablement l'année prochaine, lorsque le gouvernement de Philippe Couillard présentera son dernier budget avant le rendez-vous électoral d'octobre 2018.