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ArchivesGuy Rocher, pionnier de la société moderne québécoise

Guy Rocher en entrevue en 1974.

Le sociologue Guy Rocher a contribué à la création de plusieurs institutions du Québec moderne.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le sociologue Guy Rocher célèbre ses 100 ans. Durant sa carrière, il a apporté une contribution fondamentale à l’élaboration et à la mise en place de plusieurs institutions qui ont créé la société québécoise moderne.

Repenser le système d’éducation au Québec

Les Canadiens français en particulier étaient très mal instruits et constituaient au Canada le groupe le moins instruit.

Une citation de Guy Rocher, 1965

Guy Rocher est né le 20 avril 1924 à Berthier.

Il a fait des études à l'Université Laval et à l’Université Harvard, où il a obtenu un doctorat avec le sociologue de réputation internationale Talcott Parsons. Dès 1952, il a enseigné la sociologie à l’Université de Montréal.

En 1965, cela fait déjà quatre ans que Guy Rocher siège à la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec.

Mieux connue sous le nom de commission Parent, cette dernière est mandatée pour planifier la réforme du système d’enseignement.

Interview table-ronde mené par le journaliste Raymond Plante avec Guy Rocher, Jacques Henripin et André Raynauld sur la situation du système d'éducation au Québec

Le 17 septembre 1965, le journaliste Raymond Plante interviewe, dans le cadre de l’émission Aujourd’hui, Guy Rocher ainsi que le démographe Jacques Henripin et l’économiste André Raynauld.

Leur constat est unanime.

En cette première moitié des années 1960, le système d’enseignement au Québec accuse un retard sur ceux du reste du Canada.

Guy Rocher mentionne que cette déficience des Canadiens français en général, et au Québec en particulier, est confirmée par le recensement canadien de 1961.

Le sociologue rappelle qu’en 1965, 50 % des Québécois âgés de 20 à 25 ans n'ont fréquenté que l'école primaire. Non seulement les Québécois francophones sont peu scolarisés, mais ils sont aussi mal scolarisés, soutient Guy Rocher.

Lui et ses deux collègues universitaires s’entendent pour qualifier d’archaïque le système d’enseignement au Québec. Axé sur la formation d’élites, il fonctionne au détriment de la population en général.

Le système ne répond pas aux besoins d’une société moderne et industrialisée. Dans ce contexte, il est à repenser, selon Guy Rocher.

La population dans son ensemble doit acquérir à la fois une culture générale et des connaissances techniques pour s’insérer dans la société et l’économie modernes.

Une réforme démocratique et laïque

En 1964, à la suite des recommandations du rapport de la commission Parent, le gouvernement de Jean Lesage crée le ministère de l’Éducation du Québec.

La scolarisation est rendue obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, et le réseau des cégeps est implanté à partir de 1967 pour faciliter l’accès aux études supérieures.

La journaliste Françoise Stanton interviewe Guy Rocher sur les réformes au système d'éducation apportées par la commission Parent.

Le 2 septembre 2008, l’émission Tout le monde en parlait consacre un épisode à la réforme de l’éducation au Québec.

Interviewé par la journaliste Françoise Stanton, Guy Rocher revient sur les principaux changements qu’a apportés la commission Parent au système d’enseignement.

Avant 1960, rappelle le sociologue, l’éducation au Québec était un privilège. Après, c’est devenu un droit.

Guy Rocher insiste sur l’accès à l’éducation des filles. Auparavant, seule une petite minorité atteignait les études collégiales et universitaires.

Maintenant, elles s’inscrivent à des formations qui leur ouvrent le marché du travail et des postes de responsabilité.

Par ailleurs, les réformes inspirées par la commission Parent amorcent un début de laïcisation du système d’enseignement au Québec.

Extrait de l'interview faite par Françoise Stanton avec Guy Rocher sur les réformes apportées au système d'éducation au Québec par la commission Parent.

Guy Rocher le confirme dans ce court extrait de l’émission Tout le monde en parlait du 2 septembre 2008.

La création d’un ministère de l’Éducation au Québec a enlevé aux évêques catholiques le pouvoir politique qu’ils possédaient sur le système d’enseignement de la province.

Redonner sa prépondérance à la langue française

Le 15 novembre 1976, le Parti québécois prend le pouvoir.

Le premier ministre désigné René Lévesque demande au Dr Camille Laurin de devenir ministre d'État au Développement culturel dans son cabinet.

Le psychiatre a une priorité : élaborer une politique linguistique qui fera du français la langue officielle et prépondérante au Québec.

Cette politique donnera naissance à la loi 1, renumérotée par la suite loi 101, et à la Charte de la langue française.

Pour réaliser ces réformes, Camille Laurin fera appel à Guy Rocher, qui deviendra son sous-ministre.

Reportage du journaliste Richard Fortin sur l'histoire de l'élaboration de la loi 101 au Québec

Le 27 avril 2010, l’émission Tout le monde en parlait diffuse un reportage du journaliste Richard Fortin sur l’histoire de la loi 101.

Dans cet extrait, on entend Guy Rocher raconter quelle a été sa contribution à la rédaction de cette loi et discute de sa relation avec Camille Laurin.

Guy Rocher en 2010

Le sociologue Guy Rocher raconte comment il a contribué à l'élaboration de la loi 101.

Photo : Radio-Canada

Cet autre extrait provient d’une entrevue radiophonique qu’a accordée le sociologue au journaliste Guy Rochette à l’émission Qui êtes-vous? du 12 février 1996.

Guy Rocher y donne alors quelques détails sur la genèse de la loi 101.

On apprend qu’initialement l’équipe de Camille Laurin voulait réformer la loi 22 sur les droits linguistiques adoptée par le gouvernement précédent de Robert Bourassa. Mais il était impossible de faire du neuf avec du vieux, comme le dit le sociologue.

Par ailleurs, le mécanisme d’accès à l’école anglaise au Québec dans la loi 101 a pu exister grâce à un détail inusité.

Guy Rocher a proposé à Camille Laurin que le critère d’admission d’un élève à l’école anglaise soit que ses parents aient eux-mêmes étudié dans une école primaire en anglais au Québec.

Comment cependant appliquer ce critère?

Guy Rocher a demandé à un de ses amis de sillonner le Québec pour visiter les archives des commissions scolaires anglophones.

Ce dernier a constaté que ces dernières étaient excellentes.

On pouvait donc confirmer ou pas si quelqu’un avait étudié à l’école primaire anglaise au Québec. Cela rendait possible l’application du critère d’admission imaginé par Guy Rocher dans la loi 101.

Guy Rocher est un pionnier de la sociologie au Québec et a contribué de manière importante à la création d’une société moderne.

Le 16 juin 2019, le gouvernement du Québec, reconnaissant son action, a créé le prix de la laïcité Guy-Rocher pour sa participation dans l’avancement d’une société laïque.

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