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Reprendre son souffle après une campagne électorale : l’avenir de la Dre Mélissa Généreux

Une femme sourit.

La Dre Mélissa Généreux veut poursuivre son implication dans la sphère publique.

Photo : Radio-Canada / DANIEL MAILLOUX

« Je ne cacherai pas que quand je vois dans l’actualité que le dossier de la santé mentale va plus mal que jamais, je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’aurais probablement été à l’avant-plan dans la recherche de solutions. »

Trois semaines après sa défaite dans la circonscription de Saint-François, la candidate de Québec solidaire (QS) Mélissa Généreux aurait visiblement aimé pouvoir en découdre dans l’arène politique. Mais les résultats du 3 octobre dernier en ont décidé autrement. Celle que plusieurs visualisaient en train de débattre des dossiers de santé à l’Assemblée nationale retournera plutôt dans les prochains jours à son rôle, non moins honorable, de médecin-conseil à la Direction de santé publique de l’Estrie.

J’aurais aimé ça challenger un peu le Dr Carmant. Je vais le faire autrement. La santé mentale va rester dans mes dossiers, mais d’une autre façon, se console-t-elle.

La politique, une suite logique

Mélissa Généreux avoue que lorsqu’elle a annoncé officiellement qu’elle serait candidate pour QS, en février dernier, elle croyait plus ou moins en ses chances de gagner son élection. Elle y voyait d’abord et avant tout l’occasion de vivre une belle expérience, de participer au débat public et aussi de présenter ses idées à la population. À ce moment précis de sa carrière, elle jugeait que l’implication politique était en parfaite concordance avec ses aptitudes et ses intérêts, une suite logique à son parcours.

Une femme sourit.

« D'un point de vue purement rationnel, je sais que ce qu'on a fait lors de l'élection, c'était extraordinaire. On est allés chercher 3000 nouveaux votes! » - Mélissa Généreux

Photo : Radio-Canada / DANIEL MAILLOUX

Approchée par le co-porte-parole de QS Gabriel Nadeau Dubois et la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, elle s’est lancée dans l’aventure en mettant de côté ses activités de recherche et professorales à l’Université de Sherbrooke pour se consacrer à temps plein à ce projet. Une expérience, malgré le résultat, qu’elle a visiblement grandement appréciée. J’ai réalisé que j'ai plus de choses à dire sur une base plus élargie que juste sur les travaux de recherche sur lesquels j'ai travaillé, précise-t-elle.

J'ai besoin d'avoir un sentiment d'utilité. Je connais bien mes forces et je peux être utile à la société.

Une citation de Mélissa Généreux

La politique était pourtant loin de ses ambitions premières. Sa carrière, ce n'est pas avec ceux qui évoluent dans les hautes sphères de la société qu'elle voulait la développer. Diplômée en santé publique de l’Université de Montréal en 2009, la Dre Généreux amorce sa pratique au CLSC des Faubourgs, situé en plein cœur du centre-ville de Montréal. Elle travaille auprès d’une clientèle itinérante aux prises avec des problèmes multiples, raconte-t-elle. C’est ça qui m’intéressait. Un type de pratique auprès des personnes avec des problématiques complexes qui ne se limitaient pas [à une intervention clinique classique].

Une femme sourit.

« Je mentirais de dire que je n’y pense pas. J’y pense probablement toutes les heures de la journée. C'est sûr qu'il faut que je m'occupe l'esprit, mais le temps arrange les choses. » - Mélissa Généreux

Photo : Radio-Canada / DANIEL MAILLOUX

C’est pourquoi la santé publique s’est imposée rapidement dans son parcours. Une façon pour celle qui a été six ans directrice de la santé publique en Estrie d’intervenir de manière plus efficace et globale sur les facteurs qui influencent et déterminent la santé des individus. Elle a d'ailleurs été confrontée à des catastrophes d'une ampleur inédite - explosion à Lac-Mégantic, pandémie de COVID-19 - qui lui ont prouvé plus que jamais la nécessité d'agir sur une multitude de facteurs pour préserver la santé psychologique.

Ses mandats venaient toutefois avec un devoir de réserve. Ce qu’elle a apprécié particulièrement des neuf derniers mois, depuis l’annonce de sa candidature, c’est cette liberté de parole que lui a donnée la politique et Québec solidaire. Une latitude qu'elle souhaite de toute évidence garder même si, pour l’instant, elle met la politique de côté.

J’espère qu’au CIUSSS de l’Estrie - CHUS, plus particulièrement à la Direction de la santé publique, on n'aura pas peur de mon retour ou avoir tendance à me mettre dans un carré de sable plus restreint. Toutes ces belles idées et ces belles discussions qu’on a eues, je compte bien pouvoir m’en servir et convertir ça en projets de santé publique au profit de la population.

Une défaite amère

Un sondage publié vers la fin de la campagne électorale a, selon ses dires, complètement modifié l’humeur de la campagne. Les résultats lui donnent une très légère avance, ce qui, pour la première fois, laisse entrevoir que la victoire est possible. Le ton des gens à mon égard s’est métamorphosé. Les gens ont commencé à me parler comme si j’allais devenir leur députée.

Une femme sourit.

Mélissa Généreux se dit d'attaque pour reprendre ses fonctions de médecin-conseil à la Direction de la santé publique de l'Estrie.

Photo : Radio-Canada / DANIEL MAILLOUX

Mélissa Généreux commence à croire qu’elle peut mener une chaude lutte à la députée sortante de la Coalition avenir Québec (CAQ), Geneviève Hébert, et peut-être même la coiffer au fil d'arrivée.

Je pense que ça m’a monté un peu à la tête. J’ai commencé à m’imaginer être moi-même députée. J’avais déjà un plan de travail que je m’imaginais à partir du 4 octobre.

Une citation de Mélissa Généreux

C’est donc avec le cœur rempli d’espoir qu’elle observe le dévoilement des résultats du vote aux côtés des autres candidats de Québec solidaire de l’Estrie, le soir du scrutin. Son conjoint, sa sœur et des amis l’accompagnent. Elle s’attend à une soirée électorale enlevante. Mais rapidement, elle déchante. Quand j’ai vu assez rapidement que l’écart se creusait à l’avantage de la CAQ, j’ai descendu de mon nuage, sur lequel j’étais monté dans les deux dernières semaines, avoue-t-elle candidement. Le triomphe envisagé se transforme en une défaite crève-coeur avec la victoire nette et décisive de son adversaire caquiste qui obtient, sans équivoque, un second mandat des électeurs de Saint-François.

L'écart de 14 %, c'est vraiment ce qui m'a le plus dérangé parce que je ne l'avais pas vu venir, raconte celle qui se réjouit quand même aujourd’hui de la progression importante de son parti dans cette circonscription.

Christine Labrie entourée de journalistes.

La soirée du 3 octobre a été difficile pour Mélissa Généreux, qui croyait en ses chances de l'emporter.

Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux

Est-ce qu’elle se laissera tenter une seconde fois par la politique dans quatre ans?

Je ne dis pas non et je ne dis pas oui non plus. Je repars avec la page blanche. Est-ce que je suis prête à répéter le scénario dans quatre ans? Je suis plus à construire mes prochaines années plutôt que de me visualiser dans quatre ans.

Ce dont je suis certaine, c'est que je veux continuer à participer au débat public.

Une citation de Mélissa Généreux
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