Lewis Irving et Marion Thénault : sauter après un accident
Lewis Irving et Marion Thénault ont été victimes de vilaines chutes à l'entraînement dans la dernière année. Les deux seront tout de même de la compétition au Relais.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Piedboeuf
Lewis Irving et Marion Thénault ont tous deux eu un rappel brutal des dangers de leur sport dans la dernière année. Les sauteurs acrobatiques ont été hospitalisés à la suite de chutes à l'entraînement. Ni l’un ni l’autre n’a songé à accrocher ses skis, mais Irving souligne que « le sentiment d'invincibilité ne revient jamais ».
Victime d’une grave blessure il y a un an, ce dernier est bien placé pour comprendre l’état d’esprit de sa coéquipière revenue à la compétition la fin de semaine dernière à Deer Valley. Marion Thénault participera à la Coupe du monde de Lac-Beauport, samedi et dimanche, mais elle n’est à 100 % ni physiquement ni mentalement
.
Gagnante de la première Coupe du monde de la saison, la Sherbrookoise travaillait ses triples sauts à l'entraînement, en décembre en Finlande, lorsqu’elle a perdu le contrôle de sa rotation dans les airs.
Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais je suis tombée sur le ventre d’à peu près douze mètres de haut. J’ai perdu connaissance à l’impact et j’ai dû être hospitalisée et passer des radiographies
, relate-t-elle.
Marion Thénault aux Jeux olympiques de Pékin
Photo : Getty Images / Maja Hitij
Le verdict : rien de cassé, mais des contusions osseuses entre les vertèbres qui créent de la douleur et limitent ses mouvements. Et surtout, une peur de sauter à nouveau que l’athlète de 23 ans a dû rapidement chasser.
Il y a un certain traumatisme qui vient avec une chute comme ça. En reprenant l'entraînement il y a deux semaines et demie, j’ai eu l’impression de devoir réapprendre à sauter, mais tout allait vraiment vite. Première et deuxième journée, je faisais des périlleux simples. La 3e journée, j’ai recommencé les doubles.
De mauvais souvenirs pour Lewis Irving
Quant à Lewis Irving, 28 ans, il a subi une chute encore plus angoissante, il y a un an en Utah, quelques jours à peine après la dernière Coupe du monde présentée à Lac-Beauport.
Malgré une fracture du fémur et de multiples côtes cassées, le doyen de l’équipe canadienne a sauté à pieds joints dans sa réadaptation et il était de retour à 100 % à temps pour la première Coupe du monde de la saison.
Après la blessure de Thénault, il a pris le temps de discuter avec elle de la suite des choses. Marion était positive, mais aussi très réaliste. Elle savait que ça allait être plus difficile en revenant. On fait juste sauter et on se sent invincibles jusqu’à ce que quelque chose arrive. Après, ce sentiment-là disparaît.
, explique le champion canadien en titre.
Lewis Irving aux Jeux olympiques de Pékin.
Photo : Getty Images / Lars Baron
Premier athlète à sauter vendredi soir dernier à la Coupe du monde de Deer Valley, Irving a eu une autre frousse. La neige trop chaude l’a tellement ralenti qu’il n’avait pas assez de vitesse pour ses rotations. Il s’est contorsionné dans les airs pour finalement s’en tirer avec une chute sur le dos, un an jour pour jour après sa fracture du fémur au même endroit.
Ça me jouait dans la tête en revenant à Québec en début de semaine. Sachant qu’il y allait avoir beaucoup d’émotions, on a décidé avec mon entraîneur de recommencer les triples le plus vite possible pour me libérer de ça. Ça a pris quelques jours, mais là je suis vraiment en confiance pour la fin de semaine.
Thénault croit en ses chances
Même son de cloche pour Marion Thénault qui, bien qu'elle ne soit pas tout à fait remise, croit en ses chances de podium devant les siens. Elle n’a toujours pas repris les triples sauts, mais seules deux autres femmes sur le circuit de la Coupe du monde en réussissent en compétition.
Marion Thénault et Lewis Irving avaient uni leurs forces avec Miha Fontaine, aux jeux de Pékin, pour mettre la main sur la médaille de bronze de l'épreuve par équipe.
Photo : La Presse canadienne / Lee Jin-man
Un double périlleux bien réussi pourrait donc suffire à la vedette locale. La victoire n’est pas inaccessible du tout, il faut juste que j’accepte que j’ai moins de préparation, mais que je suis quand même capable de bien performer. Ça me tente de compétitionner devant ma famille et mes amis, donc je vais tout donner
, conclut l’étudiante en génie aérospatial.
Les séances de qualifications débuteront à 9 h 30, samedi et dimanche, au Relais, et les finales se tiendront à compter de 13 h 45.
Avec Jean-Philippe Martin