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Buddy, le célèbre renard du Yukon que l’on prenait pour un chien, est mort

Buddy le renard, photographié en octobre 2014, après avoir attiré l'attention internationale.

Après un déclin progressif de sa santé, le renard yukonnais Buddy est mort le mois dernier à l'âge de 10 ans.

Photo : Radio-Canada / Philippe Morin

Radio-Canada

Près de 10 ans après une erreur d'identité qui avait fait les manchettes internationales, la Réserve faunique du Yukon a enterré le renard roux affectueusement connu sous le nom de Buddy. Découvert alors qu'il n'avait que quelques jours, le petit animal avait d'abord été pris pour un chiot – et brièvement allaité par un chihuahua – avant de devenir l'un des animaux préférés des visiteurs de la réserve.

Le renard avait été trouvé abandonné en 2014 près du lac Marsh, au sud-est de Whitehorse, par le Yukonnais Ralph Shopland. Croyant qu'il s'agissait d'un chiot, M. Shopland et sa famille se sont mis en quête d'une nourrice sur la plateforme Facebook.

C'est Diana White, une habitante de Whitehorse, qui est venue à la rescousse, car son chihuahua, Baby-Girl, venait de mettre bas.

Je n'arrêtais pas de le regarder. Je me disais : “Ce n'est pas un chien”. Je savais que ce n'était pas un chien, se souvient-elle.

Je me suis dit que je pouvais essayer [de le présenter à] ma chienne et de voir ce qu'elle ferait, parce qu'elle venait de donner naissance à des chiots quelques jours auparavant. Elle s'est allongée et l'a laissé téter.

Une citation de Diana White
Une petite créature qui se fait allaiter par une chienne.

Le renardeau avait trouvé une mère de substitution temporaire en Baby-Girl, la chienne de Diana White.

Photo : Fournie par Diana White

Au fil des jours, la petite créature a développé une odeur singulière et un peu de blanc est apparu sur sa queue. Des théories ont émergé : il s'agissait d'un ourson, d'une loutre, d'une martre ou d'un carcajou, résume Diana White.

Le personnel de la Réserve faunique du Yukon a finalement conclu qu'il s'agissait d'un renardeau et a proposé de le prendre en charge.

Il avait moins de deux semaines lorsqu'il nous a été confié. Tout s'est donc passé dans les premiers jours de la vie de cet animal. Lorsqu'il a ouvert les yeux, c'était pour les humains, relate Lindsay Caskenette, maintenant responsable des services aux visiteurs de la réserve.

Elle ajoute qu'au cours des premiers mois de vie du renard, le personnel de la réserve s'est efforcé de lui offrir les meilleures chances de survie dans la nature.

Nous essayions, à ce moment-là, de faire en sorte que le personnel ne passe pas trop de temps avec lui et ne réponde qu'à ses besoins fondamentaux. Mais l'un des besoins fondamentaux d'un petit animal est qu'on s'occupe de lui. L'équilibre était donc difficile à trouver, raconte-t-elle.

Si l'on ajoute à cela qu'il s'agit d'une petite créature adorable, duveteuse et très charismatique, il est vraiment difficile de ne pas s'attacher à elle.

Une citation de Lindsay Caskenette, Réserve faunique du Yukon
Une petite créature nourrie au biberon.

Le renard Buddy, photographié dans les premiers jours de sa vie. Diana White a aidé à s'en occuper pendant quelques jours et se souvient de la confusion qui régnait quant à la nature exacte de l'animal.

Photo : Radio-Canada

Finalement, le personnel a déterminé qu'il était peu probable que le renard puisse être relâché dans la nature. Cela signifiait qu'il avait besoin d'un habitat à long terme, explique Mme Caskenette.

La Réserve faunique a dû collecter 10 000 dollars pour le construire, or la nouvelle base d'admirateurs du renard était prête à aider.

Son histoire a fait le tour des médias. Le magazine People s'en est emparé. La portée de cette histoire était tout simplement folle, rappelle Mme Caskenette.

Au fur et à mesure que le renard grandissait, Lindsay Caskenette a constaté qu'il développait une personnalité et un caractère ludique qui lui étaient propres. Certains visiteurs de la réserve l'ont surnommé Buddy.

Parce qu'il a été élevé en partie par un chihuahua et en partie par des humains, il ressemblait presque à un chien. Cela montre à quel point les premiers jours et les premières semaines, l'exposition initiale à la vie, sont importants pour tout animal, y compris pour nous-mêmes.

Le fait qu'il ait été exposé à des humains et non à sa propre espèce a vraiment changé le cours des choses pour cet animal.

Une citation de Lindsay Caskenette, Réserve faunique du Yukon
Un renard roux bondissant dans les herbes hautes.

Le renard Buddy dans l'habitat qui a été construit pour lui à la Réserve faunique du Yukon grâce aux dons d'admirateurs de partout dans le monde.

Photo : Réserve faunique du Yukon / Jake Paleczny

Parfois, dit Lindsay Caskenette, le renard se retournait, pleurait ou gémissait. Il était si ridicule dans certaines de ses manières : les pleurs, le remuement de la queue et le fait d'agir comme un chien ont captivé les gens, dit-elle.

Mme Caskenette se souvient aussi avec tendresse des réactions des visiteurs à son odeur caractéristique.

Il sentait tellement mauvais. [...] Les gens venaient visiter l'établissement et prenaient de grandes respirations en disant : “La nature est si belle”. Puis ils se rendaient dans l'habitat du renard roux. Et ça sentait très mauvais...

Une très longue vie en bonne santé

La Réserve faunique du Yukon a annoncé à la fin du mois dernier qu'elle avait pris la difficile décision d'enterrer son renard bien-aimé.

Après un long et progressif déclin de sa santé, il est mort à l'âge de 10 ans. Il avait joui d'une très longue vie en bonne santé, estime Mme Caskenette.

En général, la durée de vie d'un renard à l'état sauvage ne représente qu'une petite fraction de cette période. Nous avons donc eu la chance de voir beaucoup plus de sa personnalité et de sa vie, dans nos installations.

L'annonce de son décès a suscité une vague de photos et de souvenirs sur la page Facebook de la réserve.

Je suis heureuse que tout se soit bien passé pour lui et que tout le monde l'ait apprécié, commente Diana White. Et aussi que nous ayons joué un petit rôle dans sa vie.

Lindsay Caskenette indique que son équipe travaille sur un moyen de faire en sorte que son histoire ne tombe pas dans l'oubli.

Il ne s'agit pas seulement de permettre aux gens de voir ces animaux ou d'observer certains de leurs comportements, mais aussi d'apprendre leur histoire et, espérons-le, de nous encourager à faire quelque chose de différent.

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Avec les informations de Katie Todd

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