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Des étudiants en construction de l’Outaouais courtisés pour travailler en Ontario

L'annonce d'emploi de la section locale 527 du syndicat Liuna publiée sur un abribus de Gatineau.

L'annonce d'emploi de la section locale 527 du syndicat Liuna publiée sur un abribus de Gatineau.

Photo : Radio-Canada / Matéo Garcia-Tremblay

Un syndicat d’employés ontarien est présentement en mode séduction en Outaouais dans l'espoir de recruter de nouveaux travailleurs de la construction. L’organisme syndical a même choisi le centre de formation professionnelle Asticou de Gatineau pour afficher sa publicité miroitant une multitude d’avantages à travailler de l’autre côté de la rivière.

Si vous êtes dernièrement allés au centre Asticou, vous aurez certainement vu l’affiche publicitaire de la section 527 du syndicat LiUNA sur l’abribus juste devant l'établissement. Loin d’être un hasard, la publicité vise à coup sûr à recruter les étudiants du centre de formation professionnelle des Portages-de-l’Outaouais.

En plus de faire la promotion de divers emplois dans plusieurs domaines en Ontario, l'annonce met également en avant de généreux salaires à la clé. On parle notamment de 54,62 $/heure pour un soudeur certifié, 44,30 $/heure pour un signaleur en construction de routes et 61,02 $/heure pour un opérateur en équipement lourd dans la démolition.

L'annonce d'emploi de la section locale 527 du syndicat Liuna publiée sur un abribus de Gatineau.

En plus de faire la promotion de divers emplois dans plusieurs domaines en Ontario, l'annonce met également en avant de généreux salaires à la clé.

Photo : Radio-Canada / Matéo Garcia-Tremblay

Une pratique connue

Pour nous, ce n’est pas une nouvelle. Il y a des agences de placement qui font fréquemment sur les réseaux sociaux de la publicité pour recruter des travailleurs du Québec pour aller en Ontario, explique le directeur général de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) Outaouais-Abitibi-Témiscamingue, Nicolas Brisson.

Pour lui, c’est la situation frontalière avec l’Ontario qui explique d’ailleurs en grande partie la plus grande pénurie de main-d'œuvre en Outaouais par rapport à d'autres régions.

Nicolas Brisson, directeur général de l’APCHQ Outaouais-Abitibi-Témiscamingue, pose devant le logo de l'APCHQ.

Nicolas Brisson, directeur général de l’APCHQ Outaouais-Abitibi-Témiscamingue

Photo : Radio-Canada / Matéo Garcia-Tremblay

C'est dramatique pour notre région parce qu'on a un taux d'inoccupation le plus bas de notre histoire. On doit construire des milliers de logements et d'infrastructures au cours des prochaines années, affirme M. Brisson. Il soutient que cette pénurie de main-d'œuvre fait en sorte que la capacité de construire des entrepreneurs de la région diminue.

Le gouvernement du Québec a lancé en automne dernier un programme de formations accélérées et payées afin de recruter de 4000 à 5000 travailleurs additionnels dans le domaine de la construction. Les élèves touchent une bourse de 750 $ par semaine pendant leur formation sans être obligés de travailler au Québec à la fin du programme.

Statut particulier pour l’Outaouais

C'est pour ça qu'on exige qu'il y ait un amendement au projet de loi 51 du ministre du Travail pour moderniser la construction, pour qu'il y ait un statut particulier pour la région de l'Outaouais et toutes les régions frontalières au Québec avec l'Ontario pour faciliter l'accès à l'industrie pour les travailleurs, demande le directeur général de l’APCHQ Outaouais-Abitibi-Témiscamingue.

Il assure que ce statut particulier permettrait à l'Outaouais de perdre moins de travailleurs et de rapatrier la main-d'œuvre québécoise en raison de l'allègement de la réglementation qui exige un certificat de compétence avant d’exercer au Québec contrairement à l'Ontario.

Il n’est pas question de statut particulier, mais il est question certainement de tenir compte de la réalité particulière de la région de l'Outaouais et de s’assurer que dans le projet de loi visant à moderniser l’industrie de la construction, qu’on respecte ces particularités, répond le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet.

Le ministre Jean Boulet

Le ministre du Travail, Jean Boulet, souhaite que la réalité particulière de la région soit prise en compte. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Olivier Croteau

Pour lui, cela permettrait à des personnes du Québec ayant suivi une formation et eu de l'expérience de travail en Ontario, de bénéficier d'une forme de reconnaissance de leurs compétences et de leurs acquis au Québec. On va s'assurer que ces personnes puissent bénéficier des mêmes avantages que les travailleurs et travailleuses ontariens, confie le ministre du Travail.

Avec le projet de loi 51, on veut simplifier l’accès à l'industrie de la construction, notamment pour les femmes et pour les groupes issus de la diversité.

Une citation de Jean Boulet, ministre du Travail du Québec

Contactés par Radio-Canada, le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais et la section 527 du syndicat LiUNA n'ont pas souhaité commenter le dossier.

Avec les informations de Rosalie Sinclair et de Mama Afou

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