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La Fonderie Horne atteint une première cible de réduction des émissions d’arsenic

L'entrée principale de la Fonderie Horne.

L’entreprise a émis 44,9 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air (ng/m3) du 16 mars 2023 au 15 mars 2024.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

La Fonderie Horne annonce avoir atteint la cible fixée par le gouvernement pour ses émissions d’arsenic dans l’air au cours de la dernière année.

Cette entreprise qui appartient à Glencore a émis 45 nanogrammes par mètre cube d’air d’arsenic (ng/m3) entre le 16 mars 2023 et le 15 mars 2024. La cible fixée par Québec dans le cadre de la plus récente autorisation ministérielle était de 65 ng/m3 d’air.

La Fonderie Horne explique cette baisse par différentes mesures adoptées au cours de la dernière année, notamment l’ajout de dépoussiéreurs, l’amélioration de la captation à la roue de coulée, le pavage de certains secteurs et la construction d’un dôme d’entreposage.

L'ensemble de ces projets ont eu un impact tangible sur la réduction des émissions, affirme Guillaume Dion, directeur responsable des projets stratégiques et du développement technique pour Glencore.

Moyenne annuelle des émissions atmosphériques à Rouyn-Noranda

ArsenicPlombCadmium
Station légale : 45 ng/m3Station légale : 323 ng/m3Station légale : 8,5 ng/m3
Aréna Glencore : 10,2 ng/m3Arena Glencore : 72 ng/m3Aréna Glencore : 2,8 ng/m3
Hôtel de Ville : 6,3 ng/m3Hôtel de Ville : 40,9 ng/m3Hôtel de ville : 1,5 ng/m3
Laiterie Dallaire : 2,8 ng/m3Laiterie Dallaire : 16,5 ng/m3Laiterie Dallaire : 0,6 mg/m3

Source : Fonderie Horne

Qualité de l'air à Rouyn-Noranda

Consulter le dossier complet

Des maisons du quartier Notre-Dame près de la Fonderie Horne.

Au cours des trois prochaines années, la Fonderie Horne devra se maintenir sous la barre des 45 ng/m3 pour ensuite atteindre 15 ng/m3 en 2027.

Niveaux annuels imposés à la Fonderie en matière d’émissions d’arsenic

Dates applicables à la mi-marsNanogrammes par mètre cube (ng/m3)
202365 ng/m3
202445 ng/m3
202545 ng/m3
202645 ng/m3
202715 ng/m3

Source : Source : ministère de l’Environnement du Québec

La Fonderie Horne précise que toutes les cibles fixées par le gouvernement provincial pour l’année 2023-2024 ont été atteintes dans le cas des autres métaux.

Le comité ARET estime que, contrairement à ce qu’a mentionné le ministre de l’Environnement Benoit Charette, ces résultats démontrent que le gouvernement du Québec aurait pu imposer des conditions plus strictes à l’entreprise et que celles-ci étaient atteignables.

Nicole Desgagnés regarde l'horizon.

La porte-parole du comité Arrêt des rejets et émissions toxiques (ARET) de Rouyn-Noranda, Nicole Desgagnés, aurait souhaité une plus forte réduction plus rapidement.

Photo : Radio-Canada / Jessica Gélina

On voit la liste des choses qu'ils ont faites cette année sur leur site : on parle de pavage, d’abris, de dépoussiéreurs. Tout ça était proposé comme solutions depuis 20 ans, alors ce qu’on a là, on aurait peut-être pu l'avoir depuis 20 ans et on aurait été un peu moins empoisonnés, affirme la porte-parole du comité Arrêt des rejets et émissions toxiques (ARET) de Rouyn-Noranda, Nicole Desgagnés.

À la Fonderie Horne, on assure que l’objectif consiste à avoir des émissions au plus bas niveau possible le plus rapidement possible.

On a quelques autres projets transitoires qui vont se compléter dans la prochaine année pour aider à réduire les émissions, explique Marie-Élise Viger, directrice de l'environnement et des opérations cuivre en Amérique du Nord et aux Philippines pour Glencore.

Une femme parle au micro d'un journaliste.

Marie-Éise Viger, directrice environnementale pour les opérations cuivre de l'Amérique du Nord et des Philippines chez Glencore.

Photo : Radio-Canada / Jessica Gélinas

Elle précise que de légères diminutions pourraient être observées au cours des prochaines années mais que la baisse la plus considérable sera constatée lors du lancement du projet Aeris, prévu en 2027.

La majorité des projets d’optimisation et de transition ont été réalisés. On en a encore quelques-uns qui s’en viennent, donc ça peut nous amener à baisser encore un peu, mais c’est sûre qu’avec le travail qui a été fait on est confiant d’être sous le 45 nanogrammes par mètre cube pour les 3 prochaines années, explique Marie-Élise Viger.

Ce qu’on s’attend, c’est qu’ils baissent encore. L’année prochaine et les autres années, le gouvernement leur a mis juste 45 ng/m3 encore. Nous, ce qu’on pense, c’est qu’ils pourraient se rendre à 15 [ng/m3] beaucoup plus rapidement, ils pourraient bouger tout de suite et réduire les émissions, souhaite pour sa part Nicole Desgagnés.

Ce sont de bonnes nouvelles, c’est un pas dans la bonne direction, c’est encourageant. On salue tout le travail accompli, c’est clair par contre que notre rôle de vigie continue parce qu’on veut que ça se poursuive sur cette lancée, affirme pour sa part la mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire.

La Fonderie Horne a annoncé le 8 avril dernier que son projet phare visant à réduire ses émissions de métaux dans l’air passait à la phase de faisabilité.

Le projet Aeris, dont le coût est évalué entre 500 et 750 millions de dollars, a pour objectif de diminuer les émissions d’arsenic à 15 nanogrammes par mètre cube d’air d’ici 2027, comme le prévoit l’entente avec Québec.

Une fois l’étude de faisabilité terminée, le projet devra obtenir une approbation finale d’ici la fin de l’année 2024.

Alors qu’une note interne du ministère de l’Économie évoquait des risques élevés de fermeture de l’usine en février, le directeur général de la Fonderie Horne et de l’affinerie CCR, Vincent Plante, a mentionné le 9 avril qu’un scénario de fermeture de l’entreprise n’était pas envisagé. On n’a jamais vraiment envisagé un scénario de fermeture de notre côté, a-t-il expliqué à l'émission Ça vaut le retour.

Destruction du quartier

Une maison est démolie à Rouyn-Noranda. Les vestiges sont rassemblés derrière une clôture.

Cette maison du quartier Notre-Dame a été une des premières maisons à être démolies en décembre 2023 dans le contexte de l'aménagement de la zone tampon.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Perron

En mars 2023, le gouvernement du Québec avait annoncé que Glencore allait devoir racheter 82 bâtiments situés près de l’usine, dans le nord du quartier Notre-Dame de Rouyn-Noranda. L’objectif était de protéger ces citoyens le plus rapidement possible.

La Fonderie Horne confirme avoir racheté 17 des 82 immeubles du quartier Noranda devant être détruits.

Objet de débat, les données restent bien éloignées des préoccupations de nombreux résidents de la future zone tampon, qui se demandent toujours à quel moment ils seront obligés de déménager.

C’est le cas de Ghislain Michaud, 73 ans, qui habite en face de la Fonderie Horne depuis 1960, où il a travaillé toute sa vie.

Je suis prêt à rester ici, dit-il. J’ai de gros meubles. Ils sont tous en chêne. Je ne suis plus à un âge de [déplacer] ça. Ma maison est un patrimoine pour mon garçon.

Ghislain Michaud devant les installations de la Fonderie Horne et un train du Canadien National.

Ghislain Michaud, 73 ans, habite en face de la Fonderie Horne.

Photo : Radio-Canada / Jessica Gélinas

Moi, j’ai un garage de 30 pieds sur 40 pieds. J’ai bâti ça en 1980. Je ne suis pas intéressé à laisser ça aller. Je ne veux pas recommencer ma vie à 73 ans. Ce n’est pas logique, réitère M. Michaud, rappelant du même souffle que les avions et les paquebots polluent aussi. C’est tout le monde qui doit mettre la main à la pâte, ajoute-t-il.

Le 26 mars dernier, Québec a octroyé près de 45 millions de dollars à la Ville de Rouyn-Noranda, notamment pour construire de nouveaux quartiers afin d'accueillir les résidents de la future zone tampon près de la Fonderie Horne.

Avec la collaboration de Gabriel Poirier

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