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En Irak, une nouvelle loi anti-LGBTQ+ prévoit jusqu’à 15 ans de prison

Un homme dans une foule tient une feuille en train de brûler avec le drapeau LGBTQ+ avec un signe rouge d'interdiction dessus.

Des partisans du leader chiite irakien Moqtada Sadr ont dénoncé le brûlage du Coran en Suède lors d'une manifestation à Karbala le 29 juin 2023. (Photo d'archives)

Photo : AFP / Getty Images/Mohammed Sawaf

Agence France-Presse

Le Parlement irakien a adopté samedi un texte de loi qui criminalise les relations homosexuelles et les personnes transgenres avec des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement après une première mouture qui prévoyait initialement la peine de mort.

En réaction, l'ONG Amnistie internationale a critiqué auprès de l'AFP une violation des droits de la personne fondamentaux, estimant que les amendements adoptés samedi mettent en danger des Irakiens déjà harcelés au quotidien dans un pays conservateur où les minorités sexuelles vivent dans la clandestinité.

Ces amendements qui modifient une loi antiprostitution de 1988 ont été adoptés lors d'une séance à laquelle 170 députés sur 329 étaient présents, selon un communiqué du service de presse du Parlement.

Les nouvelles dispositions prévoient des peines de 10 à 15 ans de prison pour les relations homosexuelles de même que pour les pratiques échangistes impliquant les épouses, d'après le texte consulté par l'AFP.

La loi interdit également toute organisation faisant la promotion de l'homosexualité en Irak avec une peine de prison de sept ans pour la promotion des relations homosexuelles.

Elle proscrit le changement de sexe biologique sur la base de désirs ou de penchants individuels et prévoit une peine d'un à trois ans d'emprisonnement pour toute personne ou médecin impliqué dans cette transition.

Une peine similaire est prévue pour tout homme dont le comportement est jugé efféminé.

Les LGBTQ+ souvent ciblés

La société irakienne rejette l'homosexualité et la petite communauté LGBTQ+ est la cible fréquente d'enlèvements, [de] viols, [de] torture et [d']assassinats de la part de groupes armés qui jouissent de l'impunité, notait Human Rights Watch (HRW) dans un rapport en 2022.

L'Irak a effectivement codifié en termes juridiques la discrimination et les violences dirigées depuis des années en toute impunité contre les membres de la communauté, a déclaré à l'AFP Razaw Salihy, chercheuse chez Amnistie internationale.

L'Irak avait recours au Code pénal de 1969 pour condamner les personnes LGBTQ+, s'appuyant sur un article qui prévoit la prison à perpétuité ou plusieurs années d'emprisonnement pour la sodomie.

Le député Raëd al-Maliki, à l'origine des amendements, reconnaît qu'un vote initialement prévu mi-avril a été reporté pour éviter de nuire à une visite à Washington du premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.

Il y a un refus américain et européen de la loi, admet-il. Mais pour nous, c'est une question interne. Nous refusons toute ingérence.

Aujourd'hui, nous savons que la société irakienne refuse [l'homosexualité], mais il y a une promotion délibérée de cultures que nous ne reconnaissons pas, estime-t-il. C'est l'avenir qui nous inquiète et la loi est une sorte de prévention pour protéger la société.

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