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Marché de la bière québécoise saturé : la régionalisation est-elle la clé?

Des cannettes de bière sur une tablette d'un réfrigérateur dans un I G A.

Les étalages de bière se sont grandement diversifiés ces dernières années et certains brasseurs se sentent maintenant à l'étroit sur les tablettes. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet

En marge de la troisième Semaine des bières de micro du Québec, des brasseurs de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent doivent s’adapter à un marché québécois qui, selon eux, arrive à saturation. Certains misent aujourd’hui sur une clientèle locale et touristique au lieu des détaillants.

Après avoir connu une effervescence durant la pandémie, le marché brassicole approche aujourd’hui de son point de saturation, croit Émile Béland Fournier, copropriétaire de L'Octant, à Rimouski.

On a étiré l'élastique un peu trop rapidement. Pendant la pandémie, j’ai l’impression qu’il y a eu une surestimation de ce que le marché pouvait prendre, dit-il au microphone de l'émission Même fréquence.

Pour cause, le nombre d’entreprises brassicoles a bondi de 12 % en 2019 ainsi qu’en 2020, selon des données de l’Association des microbrasseries du Québec. Or, depuis deux ans, ce même nombre stagne, oscillant entre 320 et 330.

Émile Béland Fournier constate que plusieurs détaillants de bière ont fermé boutique au cours des deux dernières années. Ça a fait mal à plusieurs microbrasseries parce que c’est de l’argent qui a disparu.

Une lecture que partage le copropriétaire du Malbord, Félix Labrecque, à Sainte-Anne-des-Monts. On espère que ça va arrêter, parce que c’est dommage pour tous ces gens-là, qui avaient de belles boutiques.

À cela s’ajoute le coût de la vie à la hausse, dit-il à l’émission Au cœur du monde. Le portefeuille a rétréci, le pouvoir d’achat a diminué un peu. Les gens font de plus en plus attention [au prix] des produits qu’ils vont acheter. Ce n’est pas toujours facile pour des petites entreprises qui ont des produits qui coûtent plus cher à fabriquer.

Pour s’ajuster à un marché provincial qui cherche son équilibre, une des solutions ne serait-elle pas plutôt de miser sur une clientèle locale et touristique?

Oui, à en croire Félix Labrecque. Lui-même fait présentement des démarches pour obtenir à nouveau un permis de bar pour son établissement après l’avoir résilié il y a quelques années.

Je pense que dans chaque petit village, il y aura toujours de la place pour un lieu de rassemblement agréable où on peut prendre une bière.

Une citation de Félix Labrecque, copropriétaire de la microbrasserie Le Malbord

C’est le cas notamment à Pohénégamook, où Le Secret des Dieux s’est installé dans un ancien monastère il y a huit ans pour y vendre le fruit de ses brassages. La microbrasserie vend d’ailleurs à son pub 80 % de ses 75 000 litres de bière brassés annuellement.

La façade extérieure de la microbrasserie Le Secret des Dieux de Pohénégamook.

La microbrasserie Le Secret des Dieux de Pohénégamook a converti le couvent d'Estcourt en broue-pub. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

On mise beaucoup sur notre pub et sur la clientèle touristique, explique le copropriétaire, Daniel Blier. À Pohénégamook, c’est assez intense l’été. On a dix belles grosses semaines.

Les bières inédites ou limitées ont aussi la cote chez certains consommateurs, observe-t-il. On fait beaucoup de bières collaboratives avec d’autres brasseries. On a aussi misé sur le créneau des bières spéciales pour des événements et des entreprises et ça fonctionne très bien.

Bien que le marché québécois ait atteint un plateau avec quelque 330 microbrasseries – plateau qui est aussi un sommet –, chacune des 17 régions du Québec peut se targuer d'en compter une et d'en tirer profit, fait remarquer la directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec, Marie-Ève Mira au microphone de Bonjour la Côte.

Et, fait à noter, on a le tiers de ces microbrasseries-là qui sont dans des petites municipalités de moins de 10 000 habitants, ajoute-t-elle.

Ces signes suggèrent que le marché de la bière québécoise est appelé à se régionaliser.

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