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Le parc automobile augmente au Québec, toutes catégories confondues

Un file de véhicules pris dans la congestion routière sur l'autoroute Henri-IV direction nord.

Le reportage de Magalie Masson

Photo : Radio-Canada

Qu'ils soient hybrides, électriques ou à essence, les véhicules sont en augmentation sur les routes du Québec, selon des chiffres de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Si, entre 2021 et 2022, le nombre d’automobiles et de camions légers à essence de type promenade avait baissé de 46 385 dans la province, entre 2022 à 2023, la SAAQ note un rebond d’environ 135 000, ce qui donne près de cinq millions d'automobiles à essence sur les routes du Québec.

Toutes proportions gardées, le nombre de véhicules électriques augmente plus rapidement, selon ces chiffres qui datent du 31 décembre 2023. Le nombre d’automobiles et de camions légers électriques, à hydrogène et hybrides est passé de 148 862 à 247 025, selon la SAAQ.

Le gouvernement du Québec, qui s'est fixé des cibles pour électrifier le parc automobile, attribue cette hausse du nombre d'automobiles sur le réseau routier à la démographie.

Questionné sur le sujet, le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoît Charette, dit estimer que la croissance de la population québécoise semble être le principal déterminant de la croissance du parc de voitures pour l’année 2023.

 Il est important de rappeler que plusieurs investissements envers l’électrification ont été faits et que, sans cette action de notre gouvernement, la croissance du nombre de voitures à essence aurait pu être plus élevée puisqu’en 2023, 20 % des nouveaux véhicules immatriculés étaient des voitures électriques ou hybrides branchables, enchaîne le cabinet par écrit. Celui-ci rappelle également que « le rehaussement soutenu des exigences de vente de véhicules électriques fera en sorte que 100 % des nouvelles voitures vendues seront des voitures électriques d’ici 2035 ».

Parmi les investissements du gouvernement du Québec pour encourager les consommateurs à basculer vers l'électrique, on note le programme Roulez vert.

Instauré en 2012, le programme Roulez vert prévoit le versement d’une subvention de 7000 $ aux consommateurs québécois pour l’achat d’une voiture 100 % électrique neuve et de 5000 $ pour une voiture hybride rechargeable neuve dont la capacité de la batterie est d'au moins 15 kWh.

Or, ces subventions vont s’amoindrir graduellement à partir de 2025 pour être abolies en 2027. Cette annonce avait soulevé l’ire des concessionnaires, qui considéraient que la fin des aides gouvernementales allait survenir « beaucoup trop tôt ».

Un avis partagé par le président-directeur-général de Mobilité électrique Canada, Daniel Breton.

On se tire dans le pied si on enlève les rabais et qu'on ne décourage pas l’achat de véhicules énergivores.

Une citation de Daniel Breton, président directeur général de Mobilité électrique Canada

Il est d’avis que les mesures bonbons ne sont pas suffisantes pour inverser une tendance alors que Québec a pour objectif d’avoir au moins 2 millions de véhicules électriques sur les routes de la province d’ici 2030.

M. Breton croit d’ailleurs que la montée du nombre de véhicules électriques n’empêche pas celle du nombre de véhicules à essence. Les statistiques de la SAAQ lui donnent raison : en effet, les deux courbes ont une tendance à la hausse.

Le point de vue des concessionnaires

Chez Kia Québec, le directeur général associé et propriétaire Steeve Beaulieu voit un accroissement des véhicules électriques pour profiter des pleines subventions.

Les ventes ne faiblissent pas, contrairement à celles de son concurrent Capitale Chrysler Québec, qui voit un regain pour les véhicules hybrides plutôt que le 100 % électrique.

Mathieu Laplante, propriétaire de Capitale Chrysler Québec, voit certains de ses clients revenir faire évaluer leur véhicule totalement électrique dans le but d’acheter une automobile hybride.

Les gens l’ont essayé. Il y a vraiment eu un boum [pendant la pandémie], mais [ce n'est] peut-être pas assez efficace [pour eux, notamment en ce qui a trait à] la recharge de la batterie, donne-t-il en exemple.

Un véhicule est branché à un poste de recharge.

Même si les subventions pour l'achat d'un véhicule électrique vont baisser graduellement, l’aide financière pour l’acquisition et l’installation de bornes de recharge à domicile, en multilogement et au travail sera maintenue.

Photo : Getty Images / Brendon Thorne

La situation est assez différente pour Steeve Beaulieu, qui ne s’attend pas forcément à une baisse des ventes lorsque les subventions de Roulez vert prendront fin, en 2027. La production est en train de s’ajuster, chez Kia, avec des modèles plus abordables et plus petits, ce qui va faire en sorte que le marché va rester fort, anticipe-t-il.

Avec la collaboration de Magalie Masson et de Pierre-Alexandre Bolduc

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