•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Négociations en éducation : les enseignants rejettent l’offre de la province

Des membres de la Fédération des enseignants de la Saskatchewan (STF) manifestent devant le Palais législatif, le 20 mars 2024.

La STF invite la province à revenir à la table de négociation « avec un nouveau mandat » les 13 et 14 mai. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu

Après deux jours de vote, les membres de la Fédération des enseignants de la Saskatchewan (STF) ont rejeté massivement l'accord de principe conclu entre le syndicat et le gouvernement provincial. Les deux parties devront donc retourner à la table de négociation pour trouver une nouvelle entente.

La STF juge que l'offre finale présentée par le gouvernement a été refusée de manière retentissante par 90 % des membres ayant voté. Au total, 92,2 % des membres du syndicat ont participé au scrutin.

Une situation qui crée de l'incertitude tant chez les parents que chez les élèves.

Le message adressé au gouvernement et à l’Association des divisions scolaires de la Saskatchewan est clair comme de l'eau, indique la présidente de la STF, Samantha Becotte, dans un communiqué.

Leur soi-disant "offre finale" est inacceptable et ne rend pas service aux élèves et aux enseignants.

Une citation de Samantha Becotte, présidente de la Fédération des enseignants de la Saskatchewan

La STF invite maintenant la province à revenir à la table de négociation avec un nouveau mandat les 13 et 14 mai.

La présidente de la Fédération des enseignants de la Saskatchewan (STF), Samantha Becotte, discute avec deux élèves déçus par les moyens de pression du syndicat, le 20 mars 2024.

« Je vois ce vote comme un nouveau départ pour la suite des choses », explique Samantha Becotte. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

En conférence de presse vendredi matin, Samantha Becotte a répété que les membres du syndicat désirent obtenir des gains additionnels sur leur rémunération ainsi qu’une augmentation des ressources disponibles pour les enseignants dans les salles de classe.

Nous voulons être sûrs que les élèves ont accès aux meilleures conditions pour réussir, dit-elle.

Pour démontrer sa bonne foi dans la suite des négociations, la Fédération des enseignants souligne qu’elle n’annoncera pas de nouveaux moyens de pression pour le moment. Des actions pourraient toutefois être prises si aucune entente n’est conclue entre les parties, précise Samantha Becotte.

Le 15 et 16 mai prochain, la STF demandera d'ailleurs à ses membres de lui redonner un mandat l'autorisant à mettre en place des moyens de pression au-delà de la fin de l'année scolaire.

Le ministre de l'Éducation de la Saskatchewan, Jeremy Cockrill, le 16 janvier 2024.

Alors que la fin d'année scolaire arrive à grands pas, Jeremy Cockrill se dit toujours « fermement engagé » à s’assurer que les cérémonies pour les finissants aient lieu. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Cory Herperger

De son côté, le ministre de l’Éducation de la Saskatchewan, Jeremy Cockrill, se dit déçu du résultat du vote des enseignants.

Nous pensions qu’il s’agissait d’une entente juste et équitable, a-t-il dit vendredi matin.

Jeremy Cockrill est d'avis que les enseignantsont rejeté un accord négocié entre le gouvernement, les divisions scolaires et la STF qui réflète les intérêts fondamentaux des élèves, des enseignants, des parents et des contribuables de la Saskatchewan.

Le meilleur accord sera conclu à la table de négociation. Les deux parties devraient immédiatement accepter d'y retourner et éviter toute autre sanction qui pourrait compromettre le temps d'instruction et les événements importants pour les élèves de la Saskatchewan.

Une citation de Jeremy Cockrill, ministre de l'Éducation de la Saskatchewan

Pour sa part, la cheffe de l’opposition officielle, Carla Beck, souligne que ce vote envoie un message clair au gouvernement de Scott Moe.

J’espère toujours qu’une entente est possible entre les parties, mais le gouvernement devra faire preuve d’humilité et aura besoin d’effectuer un examen de conscience, affirme-t-elle.

L’ALEF n’est pas surprise du rejet de l’offre finale

Le président de l’Association locale des enseignants et des enseignantes fransaskois (ALEF), Daniel Dion, estime que les propos dans l’offre du gouvernement n’étaient pas assez sincères pour assurer l’amélioration des conditions d’apprentissage et de travail pour les enseignants.

Les gens disaient de façon ouverte que ce n’était pas acceptable mais, en termes de pourcentage, je suis quand même étonné du mandat très fort donné par les enseignants.

Une citation de Daniel Dion, président de l’Association locale des enseignants et des enseignantes fransaskois

Nos conditions ne sont pas fantastiques [...] et les enseignants ont ça à cœur. Quand on a un problème, les gens participent, souligne-t-il.

C’est un vote qui soutient la position du comité de négociation [de la STF] qui dit que c’est une offre insatisfaisante, ce qui veut dire qu’il faut revenir à la table [de négociation], ajoute Daniel Dion.

Un accord refusé et des menaces de vacances écourtées

Conclu en avril dernier, cet accord de principe était le résultat d'un processus de négociation mené sur plusieurs mois entre la STF et la province. Il vise à remplacer le précédent contrat de travail des enseignants qui a pris fin le 31 août dernier.

Cette entente d'une durée de trois ans comportait une augmentation salariale de 3 % pour les deux premières années et de 2 % pour la troisième année.

L’accord de principe comprenait également un paiement rétroactif s’appliquant à compter de septembre 2023. Un cadre de responsabilité entre les parties fait aussi partie de l’accord.

Un macaron en soutient à la Fédération des enseignants de la Saskatchewan (STF), le 26 avril 2024.

Environ 13 500 enseignants et 765 écoles saskatchewanaises ont été touchés par les moyens de pression mis en place depuis janvier. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu

Lundi, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a laissé entendre que l’année scolaire pourrait être prolongée si le nombre d'heures d'enseignement requis n'était pas respecté en raison des moyens de pression mis en place par la STF.

Il a également répété que cet accord était équitable pour les deux parties et méritait d'être ratifié dans l'intérêt du système éducatif.

Samantha Becotte a cependant précisé à de nombreuses reprises que la STF ne formulerait pas de recommandations de vote à l'intention de ses membres.

Une tension qui dure depuis des mois

En décembre, la STF a annoncé que les négociations avec la province étaient arrivées dans « une impasse ». Ainsi, depuis janvier, les enseignants de la province ont participé à divers moyens de pression, notamment des grèves, dans le but d’obtenir des gains pour leur nouvelle convention collective.

Le syndicat a tenu sa première journée de grève à l’échelle provinciale, le 16 janvier. Environ 13 500 enseignants et 765 écoles saskatchewanaises ont été touchés.

Progressivement, la STF a intensifié ses moyens de pression, notamment en annonçant des journées de grève tournante. À de nombreuses reprises, les enseignants ont refusé de surveiller les élèves pendant l’heure du midi. Ils se sont également retirés des activités parascolaires.

Selon la STF, la province a refusé de prendre des mesures nécessaires pour résoudre les multiples difficultés auxquelles font face les écoles de la Saskatchewan, notamment la complexité des salles de classe.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Saskatchewan

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Saskatchewan.