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Coup d'État à Bangkok

Radio-Canada

L'armée et la police disent contrôler la capitale, Bangkok, et procéder à des « réformes politiques » après avoir investi le siège du gouvernement en l'absence du premier ministre. Ce dernier, qui est à New York, a décrété l'état d'urgence.

L'armée thaïlandaise a lancé un coup d'État pour renverser le premier ministre Thaksin Shinawatra, qui est à l'extérieur du pays.

Les militaires disent avoir pris le contrôle de la capitale et chassé le premier ministre du pouvoir. Ils ont révoqué la Constitution du pays et proclamé la loi martiale, levant aussi l'état d'urgence décrété par le premier ministre.

Menés par le commandant en chef de l'armée, le lieutenant-général Sonthi Boonyaratglin, les putschistes ont formé avec des dirigeants de la police nationale un « Conseil pour la réforme politique » présidé par le roi Bhumibol Adulyadej. À l'issue d'une réunion, ils ont annoncé la formation d'un gouvernement intérimaire et la nommination de Sonthi Boonyaratglin au poste de premier ministre. Musulman dans un pays à majorité bouddhiste, Sonthi Boonyaratglin est connu pour ses liens avec la monarchie constitutionnelle, renversée en Thaïlande.

Les putschistes ont en outre assuré que la prise du contrôle à Bangkok et dans les provinces voisines a été réalisée sans résistance, et que la détention du pouvoir par l'armée serait temporaire et bientôt « rendue au peuple ».

Des messages diffusés sur la plupart des chaînes de télévision et de radio du pays, apparemment passées sous leur contrôle, appellent la population au calme. La télévision appartenant à l'armée a suspendu sa programmation régulière pour diffuser des images de la famille royale et des chants patriotiques associés à des coups d'État passés.

Le coup d'État était devenu nécessaire, soutiennent ses artisans, en raison de la division du pays et de la corruption attribuables au régime de Thaksin Shinawatra. Ils se disent également fidèles à la monarchie.

« Nous contrôlons la situation », dit Thaksin Shinawatra

Depuis New York, où il participe à l'Assemblée générale des Nations unies, le premier ministre Thaksin Shinawatra a décrété l'état d'urgence et limogé le lieutenant-général Sonthi Boonyaratglin. Son intervention devant l'Assemblée, initialement prévue mardi soir, a finalement été annulée.

Comptant sur une possible division au sein de l'armée, M. Shinawatra s'est dit « calme » et a affirmé toujours contrôler la situation.

Des hauts-gradés de l'armée, loyaux au premier ministre, ont tenu un sommet de gestion de la crise, à l'extérieur de la capitale. « Le commandant suprême préside la rencontre et mettra encore du temps à décider de ce qu'il faudra faire », a déclaré le porte-parole du commandant suprême du ministère de la Défense, Ruengroj Mahasaranond.

Le premier ministre Shinawatra, devant une vague de contestation intense, planifiait de rentrer au pays plus tôt que prévu, jeudi. Son entourage dit ignorer à quel moment il le fera.

Des militaires putschistes ont toutefois investi le bureau du premier ministre, tard mardi soir (heure de Bangkok). Une douzaine de chars d'assaut ont pris position au siège du gouvernement thaïlandais, et des militaires lourdement armés ont été déployés dans la capitale.

Des élections générales, prévues en octobre, avaient été reportées la semaine dernière.

Ce putsch est le premier à survenir en Thaïlande depuis 1992, lorsque le premier ministre de l'époque, le général Suchinda Kraprayoon, avait tenté de conserver le pouvoir, avant d'être renversé par la colère de la rue.

La communauté internationale inquiète

Les premières capitales occidentales à réagir ont manifesté leur inquiétude et dit suivre de près le déroulement des événements à Bangkok.

Washington, Londres, Paris et La Haye ont appelé les Thaïlandais à résoudre leurs divergences pacifiquement.

Ottawa a fait part de sa « profonde préoccupation » et invité « toutes les parties à travailler en vue d'une solution pacifique à la crise ».

Le ministère des affaires étrangères a par ailleurs demandé aux quelque 1350 ressortissants canadiens installés en Thaïlande, dont 536 résident à Bangkok, d'éviter les manifestations et les bâtiments gouvernementaux.

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