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Gare à ceux qui utilisent la marque « olympique » sans autorisation

Radio-Canada Sports s'était penché sur le sujet en 2018 et, depuis, rien n'a changé.

Les cinq anneaux sont devant le bâtiment illuminé.

Maison olympique à Lausanne

Photo : Getty Images / David Ramos

À un peu plus des 100 jours du début des Jeux olympiques de Paris, la chasse aux contrevenants est ouverte. Les fins limiers du Comité international olympique sont à l'affût de toutes les entreprises qui se risqueraient à utiliser leurs « propriétés olympiques ».

La règle 7 de la Charte olympique, qui porte sur les droits et propriétés olympiques, est on ne peut plus claire : Les Jeux olympiques sont la propriété exclusive du CIO qui est titulaire de tous les droits et toutes les données s’y rapportant.

Il n'est donc pas permis d’utiliser à des fins commerciales les mots olympique et olympien, pas plus que les anneaux ou le flambeau. La liste des interdictions édictées par le CIO pour protéger sa marque est longue.

Des entreprises canadiennes dans l’illégalité

Si l'on regarde attentivement l’annuaire canadien des entreprises, plus d'une cinquantaine d'entre elles seraient dans l’illégalité.

Dans la seule grande région de Montréal, on retrouve au moins 10 entreprises qui utilisent le nom olympique, le flambeau et, dans certains cas, les anneaux. La plupart d'entre elles ne sont même pas au courant qu’elles enfreignent la loi.

Il y a cinq ans, Radio-Canada Sports avait contacté quelques-unes de ces entreprises pour les interroger à ce sujet. La grande majorité n'était pas au courant du problème. Cinq ans plus tard, on ne peut que constater que rien n'a changé.

Entreprise Lavage de vitres olympique

Lavage de vitres olympique

Photo : Lavage de vitres olympique

C’est le cas de Lavage de vitres Olympique, situé à Saint-Jérôme. Son directeur, Éric Millette, nous a déclaré en 2018 qu'il n'avait jamais pensé que le nom de sa compagnie pouvait être illégal.

J’ai choisi le terme "olympique" et les anneaux parce qu'olympique, c’est synonyme d'excellence. Et je ne voudrais pas dire qu’on est les meilleurs, mais dans la région, on se démarque.

Cinq ans plus tard, il n’a toujours pas changé ses logos.

Nous avons récemment contacté quelques-unes des autres entreprises montréalaises qui seraient dans l’illégalité. La plupart l’ignoraient. Planchers Olympiques, par exemple, existe depuis 1976. L'un des responsables de l'entreprise, Maurizio Guerrera, a expliqué à Radio-Canada Sports qu’il n' était pas au courant de l'existence de cette loi.

Pas plus que celui qui a repris l’entreprise familiale Nettoyeur olympic, qui existe depuis plus de 60 ans. Je ne veux pas vous rencontrer, car je ne voudrais pas faire de la publicité sur le sujet, a-t-il répondu. Si cela s'ébruite, je devrais changer de nom et cela coûte de l’argent.

Ils sont à la queue leu leu.

Des camions de Déménagement Olympique

Photo : Radio-Canada

La plus apparente à Montréal est sans nul doute Déménagement Olympique. Sur ses camions, non seulement on peut y voir le nom, mais aussi le flambeau. Comme il y a cinq ans, personne n'a voulu commenter le sujet.

Deux clubs de hockey québécois dans l'ignorance

Trois anneaux sont sur un flambeau allumé.

Le logo des Olympiques de Gatineau

Photo : Radio-Canada

Les Olympiques de Gatineau utilisent non seulement le nom, mais aussi le flambeau et trois des anneaux olympiques sur leur logo, qui existe depuis 1983. Le club a répondu à Radio-Canada Sports que ce logo avait toujours existé et qu'aucune dérogation n'avait été demandée au CIO. Les responsables étaient surpris d'apprendre qu'ils étaient dans l'illégalité.

Les anneaux olympiques apparaissent sur le maillot du club de Repentigny.

Le logo des Olympiques de Repentigny avec les anneaux olympiques

Photo : Club de Repentigny

Une situation identique au club de hockey mineur de Repentigny. Le registraire Stéphane Noyer a répondu que Les Olympiques célébreront cette année leur 50e anniversaire et qu'il n'avait jamais eu connaissance d'une telle loi concernant l'utilisation des anneaux, du flambeau ou du terme Olympiques.

Une amende salée pour les contrevenants

Si toutes ces petites entreprises peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ce n’est pas le cas des grandes marques, qui sont systématiquement surveillées. Lors des Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996, la chaîne française de magasins E.Leclerc avait dû verser 1 million de dollars en dommages et intérêts. La chaîne d’alimentation avait utilisé une campagne sur ses chariots avec la mention olymprix.

Un détaillant de vin a également été condamné après avoir fait imprimer sur ses bouteilles la photo de Pierre de Coubertin avec les anneaux olympiques. Un pub avait aussi dû payer une forte amende après avoir fait imprimer 200 000 sous-verres affichant les anneaux olympiques.

Durant la période des Jeux de Rio, en 2016, on aurait recensé près de 750 cas d’irrégularités, mais qui, pour la plupart, se sont réglés hors des tribunaux.

À un peu plus de 100 jours de l'ouverture des Jeux de Paris, l'association française Sporsora, qui regroupe des acteurs du sport et qui est spécialiste des droits des marques, a recensé 1500 produits retirés ou détruits et précise que 650 lettres de mise en demeure ont été adressées depuis 2019.

Les partenaires du programme TOP du Comité international olympique (juin 2020)

Les partenaires du programme TOP du Comité international olympique (juin 2020)

Photo : CIO

Le CIO ne badine pas avec son image de marque, qu'elle vend d’ailleurs à gros prix. Certains importants commanditaires, comme Coca-Cola ou Samsung, paient plusieurs centaines de millions de dollars pour figurer dans le club sélect du programme TOP (The Olympic Partner program), plus haut niveau de parrainage des Jeux.

Par exemple, en 2017, Toyota avait signé une entente avec le CIO valide jusqu’aux Jeux de 2024 pour un montant qui dépassait le milliard de dollars.

Figurer dans le TOP permet une entrée exclusive de votre marque avant, pendant et après les Jeux olympiques. En d'autres mots, vous devenez ainsi un membre de la famille des grands commanditaires.

Le CIO protège farouchement ses intérêts, ce qui fait dire à certains observateurs que la devise plus vite, plus haut, plus fort s'adapte également à ses finances.

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