L’équipe nationale, Mathieu Choinière y a toujours cru

Le doute, Mathieu Choinière ne connaît pas vraiment. Derrière un microphone, sa retenue donne l’impression d’un garçon prudent à l’excès. Mais quiconque l’a vu sur un terrain sait que Choinière a confiance en lui-même et que, peu importe la mission qu’on lui assigne, il s’y investira, le couteau bien serré entre ses dents.

Résultat : le no 29 semble actuellement indélogeable au CF Montréal, où il a donné dimanche dernier sa première passe décisive de la saison d’un coup franc millimétré derrière la défense de l’Inter Miami. Une convocation avec l’équipe nationale a suivi deux jours plus tard, en vue d’un match de barrage contre Trinité-et-Tobago avec, à l’enjeu, une place dans le groupe A de la Copa América, cet été, aux États-Unis.

À 25 ans, Choinière n’en sera qu’à son troisième camp avec la sélection canadienne. Il s’est toujours imaginé qu’il finirait par y être convoqué. Et aujourd’hui, il croit visiblement avoir ce qu’il faut pour que ça devienne une habitude et non un événement.

J’ai tout le temps voulu être dans l’équipe nationale, a assuré Choinière en point de presse virtuel depuis la Floride, où le CF Montréal s’entraîne en vue de son match de samedi à Chicago. Ça ne m’a jamais traversé l’esprit que je ne pourrais pas y être. Lors de chaque convocation, j’espérais être sur la liste avec les performances que je peux faire avec l’équipe. Je veux performer et être au sommet de ma forme pour être convoqué.

Choinière n’est pas le seul Montréalais du groupe qui souhaite bouleverser la hiérarchie. Le sélectionneur Mauro Biello a aussi retenu le milieu de terrain Samuel Piette, ce qui n’a rien de surprenant, mais les deux autres noms sont plus inattendus.

Privé du maillot rouge depuis le Mondial de 2022, le défenseur Joel Waterman reprendra du service. Ce qui est logique pour Choinière, qui l’a qualifié de général en défense au CFM, un club qui en a vu d’autres.

Plus étonnant encore, les garanties au poste de gardien avec l’équipe nationale ne semblent plus exister. Le vétéran Milan Borjan a été exclu de la sélection, et Biello s’est tourné vers trois gardiens de la MLS : Maxime Crépeau, Dayne St. Clair et… Jonathan Sirois, qui en est à sa première sélection à 22 ans. Un autre qui aurait pu laisser le doute le gagner, d’autant plus qu’aux yeux de Choinière, cet appel du Canada aurait pu venir dès la saison dernière.

Si un gars mérite cette convocation, c’est [Sirois], même depuis l’an passé, a soutenu Choinière. Ça remonte même avant ça, avec tous les efforts qu’il a mis. C’est mérité. Il a fait de grosses performances pour aider l’équipe. C’est plus que mérité.

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Compte tenu du parcours des deux autres gardiens du groupe, il est fort probable que Sirois revêtira la tunique rouge sans jouer, comme Choinière à son premier camp à la fin de 2022. Le milieu de terrain a franchi un seuil à sa deuxième expérience, en octobre dernier, quand il est entré comme remplaçant dans la défaite de 4-1 du Canada contre le Japon.

C’était un exploit, dans la mesure où Choinière, s’il était bien titulaire à Montréal, changeait de secteur de jeu à tout bout de champ en fin de saison. Tantôt piston sur les côtés, tantôt milieu à vocation offensive, tantôt relayeur, le Québécois a gagné des points auprès de Biello, qui a cependant une idée bien définie de son rôle.

J’ai eu une discussion avec Mauro après le match au Japon. En gros, il m’avait dit que je devais performer dans mon club et que je joue à mon poste aussi. C’est ce que j’ai essayé de faire en début d’année pour continuer d’aller en équipe nationale. Je suis vraiment content de rejoindre l’équipe canadienne encore et de pouvoir participer à ce match contre Trinité-et-Tobago.

La récompense, pour l’équipe qui triomphera dans ce match de barrage à Frisco, au Texas, sera un billet pour la Copa América, avec des rendez-vous contre le Pérou, le Chili et l’Argentine du nouveau meilleur ami de Choinière, Lionel Messi.

Je sortais du vestiaire en même temps que [Messi, dimanche], et j’ai profité de l’occasion pour lui demander une photo. C’était assez rapide, je pense qu’il s’en allait. Il a été très généreux. Il a offert des photos, il a signé un chandail aussi. Il est très généreux, très sympa. C’était assez vite. Je le regarde depuis que je suis jeune, c’est une idole pour tout le monde au soccer. Le voir, c’est intimidant, mais c’est le fun.

Le doute, Mathieu Choinière ne connaît pas vraiment. Mais un brin de gêne dans un corridor de stade à Miami ne fera de tort à personne.