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ChroniqueEnfin des Jeux qui raviveront la flamme des Occidentaux?

Des médailles d'or, d'argent et de bronze apparaissent sur un plateau de présentation.

Les médailles des Jeux olympiques de Paris

Photo : Getty Images / Pascal Le Segretain

Enfin, le décompte final des Jeux olympiques et paralympiques les plus près de chez vous depuis ceux de 2016 est lancé. Est-ce là l’électrochoc tant attendu dont l’olympisme avait besoin pour regagner une certaine faveur populaire en Occident?

Ce qui crée l’intérêt pour les Olympiques, ce n’est pas vraiment l’activité sportive en soi, mais bien le moment de collectivité planétaire créé par cet événement qui ne se produit qu’aux quatre ans.

Regarder une finale du 100 mètres en reprise, c’est un peu comme commencer une histoire par sa conclusion. Quel intérêt cela peut-il réellement susciter?

Et à moins d’être un membre de la famille ou un inconditionnel du plongeon, qui se donne la peine de se lever à 4 heures du matin pour regarder la finale de synchro à la plateforme de 10 m?

C’est dans ce contexte que la grande majorité du public occidental a dû vivre les Jeux de Pyeongchang, en 2018, ceux de Tokyo, en 2021, et ceux de Pékin, en 2022.

Je conviens que le Comité international olympique (CIO) a également contribué à cette désaffection populaire, surtout depuis le scandale des Jeux de Sotchi. Mais ce ne sont pas les athlètes ou les sports qui devraient payer le prix des fourberies du CIO. Nous avons tendance à mettre tout le monde dans le même bateau alors que les acteurs principaux sont tous là pour les bonnes raisons, par amour pur du dépassement personnel.

À ceux qui tournent le dos aux JO en raison des comportements frauduleux de leurs dirigeants, j’aimerais bien savoir vers quel événement d’envergure internationale votre attention se portera. La Coupe du monde de soccer? La F1? Le Tour de France? Le golf et le tennis, bientôt sous l’égide des Saoudiens?

Je suis le premier à déplorer les agissements illicites du Mouvement olympique et à réclamer des changements, mais cela n’affecte en rien mon intérêt à voir des êtres humains se dépasser et aspirer à être les meilleurs au monde au moment où tous les regards sont tournés vers eux.

Gros-plan d'un cylindre métallique orné des anneaux olympiques, de l'emblème des Jeux de 2024 et et de l'inscription «Paris 2024»

Détail du flambeau des Jeux de 2024

Photo : Getty Images / LOU BENOIST

Peut-être êtes-vous tombés amoureux de la F1 pour deux ou trois saisons avec la série Drive to survive, sur Netflix. Suivez-vous encore les courses assidûment? Probablement pas. Vous étiez séduit au départ par le moment. Ce moment que j’appelle le moment La petite vie, où une communauté devient en symbiose parfaite parce qu’elle s’intéresse, chacun de son côté mais tous ensemble à la fois, à un même phénomène.

Avec trois Jeux olympiques de suite en Asie, certains agrémentés d’une pandémie, l’intensité de nos moments olympiques s'est estompée. On a aussi compris qu’un événement sportif sans spectateurs, comme ce fut le cas lors des Jeux de Tokyo et de Pékin, c’est comme regarder un film sans trame sonore. Même la fameuse scène de la douche d’Alfred Hitchcock, dans Psychose, n’aurait pas causé tant de cauchemars sans musique.

Quand je dis que ce n’est pas une question du sport en particulier, voici un exemple parfait : nous étions des millions de Canadiens à regarder le saut en hauteur aux Jeux de Rio, en 2016, alors que Derek Drouin s’apprêtait à sauter plus haut que votre cadre de porte pour la médaille d’or. Quelque chose me dit que très peu de gens ont regardé du saut en hauteur depuis. C’est ça, la magie olympique. Cette chance unique de gagner aux quatre ans alors que nous avons l’impression d’être au centre du monde lors de notre ultime performance.

Encore une fois, à l’approche de Paris 2024, les histoires négatives font les manchettes et s’empilent les unes sur les autres. Ce n’est quand même pas la faute du CIO s’il y a des tensions mondiales majeures sur la planète présentement. Il faudrait cesser de confondre le CIO avec l’ONU.

Est-ce que le CIO a bien géré cette patate chaude? Bien sûr que non, mais est-ce que les athlètes devraient encore en payer le prix? Absolument pas.

Cela étant dit, mon objectif n'est pas de changer l'avis des irréductibles. Je suis fermement convaincu que les Jeux olympiques de Paris constitueront un spectacle grandiose, d'une beauté à couper le souffle, capable de séduire même les plus sceptiques.

Comment ne pas regarder des matchs de volleyball de plage disputés pratiquement sous la tour Eiffel?

Comment ne pas regarder des surfeurs défier la vague la plus terrifiante du monde avec le décor paradisiaque des îles de Tahiti en toile de fond?

Comment ne pas regarder, même si ce n’est que du coin de l’œil, la cérémonie d’ouverture sur la Seine?

Allez, ne soyons pas trop cyniques, voyons un peu la vie en rose et laissons-nous envoûter, le temps des quinzaines olympiques et paralympiques, par la proximité et la beauté indéniable de la Ville Lumière.

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