Les Canadiennes couronnées championnes du monde au bout d’une finale d’anthologie
Les joueuses canadiennes croquent dans la médaille d'or après avoir vaincu les Américaines en finale du Championnat mondial de hockey, dimanche soir, à Utica.
Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi
Le Canada est de retour au sommet de la pyramide en hockey féminin. Après une lourde défaite l’an dernier à domicile, les représentantes de l’unifolié ont rendu la monnaie de leur pièce aux Américaines, qu’elles ont vaincues 6-5 avec un but de Danielle Serdachny en prolongation, dimanche, à Utica, dans l’État de New York, au bout d’une finale endiablée.
C’était la 22e fois en 23 éditions du tournoi que ces deux équipes se disputaient la couronne mondiale du hockey, et pour la 13e fois, les Canadiennes en sont sorties gagnantes.
Je suis encore un peu sous le choc, a déclaré Serdachny. Le retour de lancer est juste arrivé à moi. C'est un peu chanceux, mais on essayait tout simplement de sauter sur chaque occasion. Quand la rondelle est arrivée dans le fond du filet, je n'en revenais pas!
Le Canada et les États-Unis s’étaient livré l’affrontement le plus serré du tour préliminaire, une victoire américaine de 1-0 en prolongation. Les filets ont cette fois été remplis, notamment par la capitaine canadienne Marie-Philip Poulin qui a relevé l’enjeu du troisième vingt en marquant enfin son premier but du tournoi en toute fin de période médiane pour faire 3-3, puis en inscrivant un second filet en troisième.
Erin Ambrose, Julia Gosling et Emily Clark ont aussi touché la cible pour les nouvelles championnes du monde. Laila Edwards, Megan Keller, Alex Carpenter, Caroline Harvey et Hilary Knight ont répliqué pour les États-Unis, qui tentaient de gagner la finale pour la 11e fois.
Ça fait du bien de gagner sur le sol américain
, a dit la gardienne canadienne Ann-Renée Desbiens.
Marie-Philip Poulin a encore une fois été essentielle à son équipe en finale avec deux buts.
Photo : AP / Adrian Kraus
Après n’avoir récolté que deux aides en six rencontres, Poulin a bien semblé mettre fin à sa disette au premier engagement en faisant dévier le tir des poignets d’Ambrose. La reprise a cependant confirmé qu'elle avait, tout au plus, obstrué la vue de la gardienne Aerin Frankel en traversant l’enclave. Quoi qu’il en soit, le Canada n’allait pas s’en plaindre.
Pou [Marie-Philip Poulin] va toujours trouver un moyen de faire la différence, a soutenu l'entraîneur-chef canadien Troy Ryan. À la fin des préliminaires et en demi-finales, elle a pesé sur le match avec son jeu physique. Mais ce soir, c'était d'un tout autre niveau. Je pouvais voir dans ses yeux chaque fois qu'on disait son nom, elle était prête à partir. Il y a très peu d'athlètes au monde qui peuvent performer face à la pression de la sorte.
La réplique américaine n’a pas tardé. Une collision entre deux joueuses en zone neutre aurait donné une punition aux Canadiennes si elles avaient touché à la rondelle, mais Edwards s’est plutôt emparée du disque pour aller battre Desbiens.
Après des buts de Gosling en début de deuxième période, puis de Keller au milieu, Carpenter a bien pensé que son équipe aurait une priorité d’un but à la pause quand elle a sauté sur une rondelle libre dans l’enclave à un peu plus de trois minutes de l’échéance, d’autant plus que les Américaines continuaient d’asseoir une domination de plus en plus constante.
Mais Poulin, en joueuse des grandes occasions, a fait fi de la logique pour s’aventurer en zone adverse et décocher un tir vif qui a frappé la transversale avant d'entrer dans le filet.
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La capitaine américaine n’allait toutefois pas être simple spectatrice. Pendant une punition à Poulin, Knight a réagi promptement au rebond d’une rondelle sur la rampe derrière le filet pour la balayer au-delà de la ligne rouge.
L’avance américaine n’a pas duré deux minutes. Qui ne risque rien n’a rien, et Clark, depuis l’arrière du filet, a tenté de renvoyer la rondelle devant, où Blayre Turnbull trébuchait sur le patin d’une rivale. Mais le disque est allé frapper le patin de Frankel, qui n’a pu que constater les dégâts.
Marie-Philip Poulin a inscrit deux buts dans la finale face aux États-Unis.
Photo : The Canadian Press / Christinne Muschi
C’est avec un effort acharné que Poulin a porté la marque à 5-4 avec un peu plus de huit minutes à faire. Harvey, en revanche, a discrètement quitté sa position à la ligne bleue pour ramener les deux équipes à égalité avec cinq minutes à jouer.
La température n’a cessé de grimper à Utica par la suite, et la foule est passée bien près d’exploser avant qu’Ella Shelton renvoie dans le coin une rondelle qui semblait se diriger derrière la ligne rouge. La prolongation s’imposait.
Après un tir raté de Poulin en échappée, puis un arrêt miraculeux de Frankel contre Sarah Fillier, les Américaines ont été coupables d’avoir eu trop de joueuses sur la patinoire. C’est à la toute fin de l’avantage numérique à quatre contre trois que Serdachny a donné la victoire au Canada.
Le bronze à la Finlande
Dans la petite finale aussi présentée dimanche, les Finlandaises ont battu les Tchèques 3-2 en tirs de barrage.
Michelle Karvinen et Petra Nieminen ont marqué dans la séance déterminante pour les gagnantes. En fusillade, Sanni Ahola a stoppé quatre tirs sur cinq.
La Finlande renouait avec le podium après une 2e place en 2019. Le pays a fini 6e en 2022 et 5e en 2023.
Les Tchèques ont reçu le bronze en 2022 et en 2023.
Karvinen et Viivi Vainikka ont été les buteuses de la Finlande avant la prolongation.
Ahola a bloqué 29 tirs et sa vis-à-vis Klara Peslarova a réussi 45 arrêts.
Klara Hymlarova a été la seule Tchèque à marquer en fusillade. Denisa Krizova et Michaela Pejzlova avaient touché la cible au préalable.
La République tchèque va accueillir le tournoi l'an prochain.
Avec les informations de La Presse canadienne
