Erik Bazinyan contre Shakeel Phinn : combat local à haute teneur internationale

Quand ils monteront dans le ring jeudi soir, au Casino de Montréal, le Lavallois Erik Bazinyan et le Brossardois Shakeel Phinn se battront pour un enjeu qui dépasse largement la scène locale.

Bazinyan (32-0, 23 K.-O.) est classé 3e par la WBA, le WBC et la WBO, 6e par The Ring Magazine et 7e par l’IBF. En étant si près d’un combat de championnat du monde, le jeune homme de 28 ans n’a pas droit à l’erreur.

À l’inverse, Phinn (26-3-1, 17 K-O.) a tout à gagner dans ce face-à-face entre les deux super-moyens les mieux classés au Canada. Il attend sa chance depuis longtemps de vraiment percer à l’échelle internationale.

Ça représente tout pour moi. C’est ce que je veux depuis que je suis dans la boxe, un gros combat comme ça qui me placera aux côtés de gros noms comme Canelo (Alvarez) et David Benavidez, a reconnu celui que l’on surnomme le Jamaican Juggernaut [le poids lourd jamaïcain, NDLR].

Voilà sans doute ce qui a incité son entraîneur Ian McKillop à mettre en doute la version officielle de ce qui a contraint le clan Bazinyan à reporter la date du combat initialement prévu le 11 avril dernier.

Alors que l’on a parlé d’une sinusite, McKillop assure qu’un des entraîneurs de Bazinyan lui aurait laissé entendre que celui-ci aurait subi une commotion cérébrale durant une séance de combat simulé.

Il va de soi que le clan Bazinyan a nié en mettant l’affirmation de l’entraîneur rival sous le coup d’une tentative de jouer dans la tête de leur protégé.

Chacun de mes combats représente un risque. J’ai 10 ans de travail dans les épaules. J’ai 32 combats, mais je m’entraîne très fort et je reste concentré pour ne rien échapper.

Pas des inconnus

Bazinyan et Phinn se connaissent bien. Ils ont déjà mis les gants l’un contre l’autre dans leur préparation pour d'autres combats. La dernière occasion du genre date d’il y a moins d’un an.

Phinn s’est toutefois empressé de mettre les choses en perspectives quand on lui a demandé si cela pouvait conférer un certain avantage à l’un des deux combattants.

On a souvent travaillé ensemble au fil des années. Mais c’est du passé. Ce qui s’est déroulé durant ces séances n’a rien à voir avec ce qui se passera dans le ring le 2 mai.

Tous les billets (environ 650) ont trouvé preneurs en l’espace de 72 minutes, un record pour un gala présenté au Casino de Montréal.

Cinq combats composent la sous-carte. Trois d’entre eux mettent en vedette des pugilistes qui, en raison de blessures, n’ont pas combattu depuis plusieurs mois.

C’est le cas d’Avery Martin Duval (10-0-1, 6 K.-O.) et de Thomas Chabot (9-0, 7 K.-O.) dont les dernières présences remontent au 1er juin 2023, ainsi que d’Alexandre Gaumont (9-0, 6 K.-O.) qui n’a pas boxé depuis septembre dernier.

La pesée officielle aura lieu mercredi, toujours au Casino de Montréal.

La surprise en Fa

Même s’il souhaitait se concentrer sur son événement de jeudi, le promoteur et président d’Eye of the Tiger Management, Camille Estephan, a tout de même répondu aux questions concernant le forfait de Junior Fa pour la soirée du 25 mai, à Shawinigan.

Fa devait y affronter Arslanbek Makhmudov (18-1, 17 K.-O.) dans ce qui était annoncé comme un combat revanche pour le Montréalais d’origine russe qui avait perdu une décision unanime face au Néo-Zélandais chez les amateurs.

C’est une nouvelle surprenante. On avait un contrat signé avec une belle bourse (pour Fa). On est devant un changement de style de vie complet. C’est son droit. Mais ça nous met dans l’embarras à trois ou quatre semaines du combat, a reconnu Estephan qui n’a pas l’intention d’intenter une action légale contre le nouvel adepte du stoïcisme.

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Estephan prend ainsi bien soin de ne pas froisser ses nouveaux partenaires néo-zélandais et australiens avec lesquels il vient d’entreprendre des échanges remplis de promesses.

Heureusement, EOTTM travaille déjà sur un plan B. Deux boxeurs auraient déjà signifié leur intérêt pour venir se mesurer à Makhmudov. Une annonce officielle devrait suivre en début de semaine prochaine.

Camille Estephan n’a pas voulu s’avancer davantage, les pourparlers ayant encore cours. Selon ce que Radio-Canada Sports a pu apprendre, l’un des substituts potentiels serait originaire d’Europe de l’Est.

Est-ce que je vais trouver un meilleur boxeur que Fa à trois semaines du combat? La réponse est non. Makhmudov était très motivé pour ce combat, mais on ne pourra pas trouver mieux.

Il a ensuite vanté les mérites d’une carte déjà bien garnie avec Christian Mbilli contre Mark Heffron, Albert Ramirez face à Adam Deines, ainsi que des duels pour Wilkens Mathieu et Mehmet Unal.