Qui a été votre coup de cœur?

J’en ai plus d’un. Quand on a reçu Taylor Swift, en 2014, l’entrevue a eu un gros impact et a été reprise partout dans le monde. Je lui ai posé une question à propos du discours à saveur féministe qu’Emma Watson avait prononcé à l’ONU. Taylor Swift a fait un statement de revendication féministe. J’étais très content de la rencontrer. On voyait déjà qu’elle savait où elle s’en allait avec sa carrière.

Sinon, discuter avec Hillary Clinton, ce n’est pas rien. Tu vois qu’elle sait comment faire ça, des entrevues; elle n’en est pas à son premier barbecue. Tout le long, tu la regardes aller et tu te dis : Ostie qu’elle a le tour! Elle est en train de nous embobiner toute la gang. Il faut donner ça aux Américains. Tous ceux qui sont venus sont des pros de l’entrevue. Ils ne viennent pas pour perdre leur temps et ils ne boudent pas leur plaisir. Ils sont rarement décevants.

De qui vous parle-t-on le plus souvent?

Tout le monde me parle de Raël. Ça revient souvent dans les discussions. [Claude Vorilhon, dit Raël, était sur le plateau en 2004 pour la deuxième émission de Tout le monde en parle.]

Qui vous impressionne le plus?

Des astronautes, des astrophysiciens et des savants, comme Hubert Reeves, c’est toujours super impressionnant. Ou des médecins qui opèrent le cerveau.

Hubert Reeves | Tout le monde en parle

Avec qui avez-vous eu beaucoup de plaisir alors que vous ne vous y attendiez pas?

Marie-Andrée Cadorette, la directrice générale de la municipalité de Saint-Sévère, avec ses vaches en cavale. Elle, christie qu’on a eu du fun! Elle était drôle. Elle était formidable.

Il y a aussi Gérard Depardieu. En même temps, c’est celui que je regrette d’avoir invité, à cause de ce qu’on sait maintenant. Pour une raison obscure, il m’a trouvé sympathique, il a répondu à toutes nos questions, il a eu bien du fun et il était content d’être là. Il a mis tout le monde dans sa poche. Ça m’avait un peu surpris, parce qu’on avait eu quelques Français plus difficiles à gérer.

2023, l’année où Gérard Depardieu est tombé de son piédestal | Radio-Canada

Justement, qui a été désagréable sur le plateau?

On a eu des Français, comme Béatrice Dalle ou Romain Duris, qui sont arrivés en nous disant : Ouais, je ne sais pas c’est quoi cette question? Mais il suffit qu’il y en ait un de désagréable et de chiant pour que ça rejaillisse sur l’ensemble. La plupart des comédiens, comédiennes ou réalisateurs français qu’on reçoit sont fort sympathiques.

Qui a été le plus difficile à avoir sur le plateau?

Réussir à avoir Céline Dion a été un travail de longue haleine. Ç’a pris plusieurs années. J’ai souvent achalé René Angelil avec ça. On niaisait tout le temps. Je lui disais en blague, parce qu’il n’avait vraiment pas besoin de moi : Tu sais René, si je peux t’aider dans ta carrière, je t’ai toujours dit que je serais là pour toi. Il était crampé. Et un jour, c’est lui qui m’a appelé. [Céline Dion a été reçue à Tout le monde en parle en 2012] 

Qui rêvez-vous de recevoir?

Bruce Springsteen, Paul McCartney ou Michael Jordan. Je suis un fan de basketball.

Qui Tout le monde en parle a-t-il contribué à faire connaître?

Quelques artistes, comme [les membres de] Loco Locass. La première fois qu’ils sont venus à Tout le monde en parle, ils sont arrivés avec leurs chapeaux et étaient super sympathiques. Ils étaient surtout connus dans le milieu du rap et chez les jeunes à ce moment-là.

Je trouve ça le fun de faire aussi découvrir des artistes comme Tire le coyote, qui n’était pas très connu du grand public. Quand je regarde les palmarès de livres ou de musique la semaine qui suit le passage à Tout le monde en parle et que je vois que ça monte, ça me met de bonne humeur.

Quel sujet vous a le plus révolté?

Tout ce qui a rapport aux tueries ou aux drames familiaux. On a souvent reçu des victimes et des survivantes, comme Tanya Saint-Arnault, qui s’était fait garrocher de l’acide dans le visage par son [mots censurés] de chum jaloux. Ça me révolte et ça me rend furieux.

Qui vous a le plus touché?

Tous les gens qui sont proches de mourir ou qui ont vécu des drames, comme Isabelle Gaston ou la famille de l’adolescent qui est mort récemment après avoir pris de la drogue seul dans sa chambre. Chaque fois, je leur dis que j’aurais préféré ne pas avoir à faire cette entrevue, parce que ce drame ne serait pas arrivé.

Qui êtes-vous toujours nerveux de recevoir?

Les gens qui ont vécu des drames humains. Ce sont des entrevues que je trouve très difficiles à faire et ça me donne mal au ventre. Pour le reste, je ne suis pas nerveux. Les politiciens, ça m’énerve zéro. Ce sont eux qui sont imputables, pas moi. Je ne suis pas nerveux, parce qu’on est bien préparé et on a bien travaillé avec l’équipe de recherche.

Archives | Depuis 20 ans, Tout le monde en parle fait jaser

Avec qui êtes-vous assuré d’avoir un bon show?

Chantal Hébert a toujours des propos pertinents. Dany Laferrière aussi a une bonne moyenne; c’est un invité très intelligent.

Qui fait preuve de beaucoup de générosité en entrevue?

Stéphane Rousseau et Louis-José Houde sont des personnes qui ont le goût d’avoir du fun. Ils n’ont pas peur du ridicule et font des jokes sur eux-mêmes. Aussi, des invités comme Patrick Huard, Martin Matte ou Véronique Cloutier sont très généreux en entrevue. Ils participent à l’émission tout au long. Ils ont le sens de la mesure et ne vont pas vampiriser les autres entrevues et poser des questions qui n’ont pas rapport.

La 500^e émission de Tout le monde en parle, le dimanche 10 mars à 20 h